Depuis le 18 janvier dernier, le Ghana est entré en défaut de paiement, rapporte Sika Finance. Cette descente aux enfers se fait à la suite d’un défaut paiement d’une échéance estimée à 40,6 millions de dollars sur son euro-obligations britanniques.
S&P Global Ratings a officialisé le défaut de paiement deux jours après c’est à dire le 20 janvier en rétrogradant la note en devise du pays de l’Afrique de l’ouest de « CC » à « D »
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Une situation qui était prévisible surtout après que le pays soit confronté à une véritable crise économique, qui a nécessité la suspension provisoire des paiements du service de la dette extérieure dont les euro-obligations, les prêts commerciaux à terme et la plupart des dettes bilatérales, par le gouvernement.
Le ministre des Finances Ken Ofori-Atta avait alors expliqué que cette mesure visait à » empêcher une nouvelle détérioration de la situation économique, financière et sociale » du pays » dans l’attente d’accords futurs » avec tous les créanciers.
Les autorités ghanéennes n’ont pour l’instant pas encore fait d’offre d’échange formelle aux détenteurs d’euro obligations commerciales. Selon les analyses, le pays sera maintenu dans cette dernière catégorie de notation jusqu’à ce qu’une offre formelle soit faite par le gouvernement ghanéen.
La note d’émission de ces titres restera à « D » en attendant les renégociations de la dette
Cependant, si le Ghana veut espérer avoir un décaissement quelconque, il doit trouver un accord de restructuration avec ses créanciers internationaux et locaux, ce qui lui permettra d’accéder éventuellement à 3 milliard de dollars qui seront décaissés par le fonds monétaire international.
Par ailleurs, le pays a sollicité un reprofilage de sa dette étrangère dans le cadre commun du G20 sauf que le retard observé dans le processus depuis sa mise en place semble refroidir les ardeurs du pays.
Pour les obligations domestiques qui représentent 42% de l’encours global de la dette publique, le gouvernement peine à convaincre les créanciers avec une offre de réduction du rendement (0% en 2023, 5% en 2024, et 10% à partir de 2025) et de rallongement des échéances de paiement.
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» Les implications de l’offre d’échange sur la liquidité et l’adéquation du capital pour les détenteurs d’obligations nationales sont assez graves et expliquent en grande partie la résistance à l’offre initiale, en particulier en l’absence de plus de détails sur une nouvelle facilité de liquidité «
a commenté S&P. Un décaissement de la part du FMI sera donc possible lorsque les autorités ghanéenes pourront restructurer la dette. En cette période tendue, seul un tel décaissement pourra permettre au Ghana de rétablir sa stabilité macroéconomique et garantir la viabilité de la dette tout en protégeant les couches les plus vulnérables de sa population.