Une autopsie indépendante du corps de Soumeylou Boubeye Maïga refusée par la junte malienne
Un bras de fer a opposé la famille du défunt ancien Premier-ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga aux autorités au pouvoir concernant l’autopsie du corps. Mais finalement, la famille a baissé la garde pour enterrer dignement l’homme politique.
L’ancien Premier-ministre malien de 2017 à 2019, Soumeylou Boubeye Maïga est décédé lundi 21 mars dans une clinique de Bamako. Avant d’être admis dans cet établissement sanitaire privé, l’homme politique est détenu dans la maison d’arrêt centrale de Bamako pendant 4 mois.
Les autorités maliennes n’avaient jamais autorisé le transfert de l’ex-Premier-ministre à l’étranger pour des soins plus intensifs. Parce qu’il avait contracté en prison une grave maladie et avait perdu plus de 20 kilos. Après son décès, le pouvoir militaire empêche la famille du défunt de faire une autopsie sur le corps. Un bras de fer est engagé entre les deux parties.
Une persécution post-mortem
, indique un membre de la famille. Avant de continuer :
Au début, ils nous ont même dit qu’ils allaient faire une autopsie eux-mêmes, qu’ils allaient choisir le médecin.
L’ancien Premier-ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga est décédé en détention
Chose que les frères et sœurs de Soumeylou Boubeye Maiga, sa femme, ses enfants, n’ont pas confiance. Surtout, ils craignent pour l’intégrité de la dépouille.
Nous avons déjà les conclusions des médecins qui l’ont suivi et celles du Conseil national de santé, qui sont claires. Nous ne voulions pas qu’ils profanent le corps
, explique un autre membre de la famille.
Pas de compromis pour Goodluck Jonathan avec la junte militaire au Mali
Finalement, la famille accepte de signer le document de l’autopsie de la junte et 24h après, elle accède à la dépouille.
Nous étions choqués mais, pour des raisons religieuses, nous voulions aussi pouvoir organiser rapidement l’enterrement
, souligne la famille. Les obsèques de l’ancien Premier-ministre sont prévues le jeudi 24 mars après-midi dans la maison familiale du quartier du fleuve, suivi de son inhumation au cimetière de Niarela à Bamako.