Témoignage frappant de Aissatou, une femme sénégalaise excisée à l’âge de 8 ans.
Aissatou, une femme sénégalaise qui a subi une excision, à 8 ans, rend un témoignage dans le cadre de son parcours de réparation au sein de l’association Women Safe and Children.
Aissatou, une femme avoisinant les 40 ans, raconte son expérience de vie en rapport avec l’excision. C’était un coup dur qui a totalement bouleversé le cours de sa vie.
C’était un soir, je n’ai pas vu les personnes parce que c’était dans le noir et je ne comprenais pas ce qui se passait. J’entendais des cris et on m’a dit, c’était à mon tour. J’ai été immobilisée à partir des bras, j’avais les jambes écartées et après ça j’ai été excisée. Il y avait uniquement des femmes dans la pièce.
A témoigné la belle Aissatou qui était au bord des larmes. Selon le rapport du docteur, elle a été victime de l’excision de type 2.
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Le docteur m’a dit, c’est un type 2. C’était un petit bout du clitoris et les petites lèvres.
Dans la suite de son témoignage, elle a révélé n’avoir pas reçu d’explication concernant les raisons de l’accomplissement d’un tel acte.
Personne ne m’a expliqué quoi que ce soit. En tout cas les personnes qui doivent m’expliquer ne m’ont jamais expliqué pourquoi. C’était tabou. Cette pratique permettait d’éduquer les femmes à rester sage et à contenir leur désir.
31 ans après son excision, Aïssatou a bénéficié d’une chirurgie réparatrice le 03 juillet 2020 grâce à l’association Women Safe and Children
Pour moi, l’excision, c’est une coupure à la vie. On nous coupe tout désir à la vie. Même si on essaie, il y a quelque chose qui ne va pas parce qu’on a été brisé quelque part. Cette opération constitue une renaissance pour moi. J’ai deux dates de naissance, le 28 mai et le 03 juillet.
S’est exprimé la jeune Aminata en s’effondrant en larmes. Elle a loué cette opération salvatrice qui lui permet de revivre à nouveau et avoir une vie de femme bien épanouie.
Il faut noter que l’excision est une pratique autrefois récurrente dans les cultures africaines qui continue de faire du chemin dans certaines zones reculées du monde. Elle se définit comme une ablation rituelle du clitoris et parfois des petites lèvres qui l’entourent.
À ce jour, c’est environ 200 millions de femmes dans le monde qui ont été victimes de mutilation génitale aux conséquences désastreuses. Selon l’association française « excision parlons-en », il y a 125 000 femmes qui sont concernées par l’excision en France et ce chiffre continue de grimper.