Tchad : L’ancien président Hissène Habré n’est plus
Le Tchad est en deuil. L’ancien numéro un tchadien, Hissène Habré est décédé à l’âge de 79 ans à Dakar, où il purgeait une peine de prison à perpétuité.
« Monsieur Hissène Habré est décédé. C’est une bien triste nouvelle pour sa famille, pour beaucoup de Tchadiens, et nous compatissons à cette mort. Hissène Habré a dirigé le Tchad, même si on n’est pas partisan de la manière dont il a dirigé le Tchad, devant la mort, nous nous inclinons », a déclaré à RFI Abderrahmane Koulamallah, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement du Tchad
Les médias locaux estiment que l’ancien dictateur a passé l’arme à gauche des suites de la covid19.
Porté au pinacle de l’exécutif tchadien en 1982 , après un putsch qui aura renversé son prédécesseur Goukouni Oueddei , Hissène Habré a vu son mandat présidentiel interrompu le 1er décembre 1990. Un pronunciamiento orchestré par l’un de ses généraux d’antan , Idriss Déby Itno ( décédé le 19 avril 2021 au front et succédé par son fils Mahamat Idriss Deby) contraint » le Pinochet africain » à l’exil . Il prend ses quartiers au Sénégal . Le 30 mai 2016 , un an après le début de son procès pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture , Hissène Habré y est condamné à la réclusion à perpétuité. L‘ancien dictateur avait bénéficié , en avril 2020 , d’une autorisation de sortie provisoire de deux mois , parallèlement au contexte sanitaire. Une seconde demande de la même nature s’est heurtée à un refus de l’administration pénitentiaire sénégalaise en Avril 2021.
« Habré restera dans l’Histoire comme l’un des dictateurs les plus cruels, un homme qui a massacré son propre peuple pour prendre le pouvoir et s’y maintenir, brûlé des villages entiers, envoyé des femmes servir d’esclaves sexuels pour son armée et construit des prisons secrètes pour infliger des tortures épouvantables à ses ennemis », a réagi Reed Brody, l’ancien porte-parole de Human Rights Watch qui a, pendant des années, milité pour que l’ancien président soit jugé.
A en croire une commission d’enquête, 40 000 personnes seraient mortes sous son régime.