Stade non homologué : Un vrai camouflet pour les autorités en charge du sport
Près d’un an après l’inauguration en grande pompes du stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, l’état calamiteux de la pelouse du joyau architectural remonte toujours à la surface. Du match d’inauguration Asec – Africa , tenu le 03 septembre 2020, au dernier match Côte D’ivoire – Cameroun ,disputé le 06 septembre 2021 ,en passant par le duel Ivoiro-Malgache du 12 novembre 2020, la qualité du rectangle vert de l’édifice a reçu des cartons rouges. << On va devoir s’adapter à notre adversaire, mais aussi à la pelouse>>, soulignait par exemple , le sélectionneur camerounais en prélude au dernier face à face en date sur le terrain. Après le coup de sifflet final de ce match, des travaux de réhabilitations ont été engagés sur la pelouse en vue de redorer le blason de son gazon.
Le ministère tente de sauver les meubles en proposant le stade de Yamoussoukro
Concours de circonstance ou ironie du sort : à l’instar d’Ebimpé , l’ensemble des stades de football sur toute l’étendue du territoire national sont également en chantier. Par ricochet, en l’état actuel, le pays ne dispose d’aucune arène à même d’abriter les prochains matchs comptant pour les éliminatoires du mondial 2022. A la barre, le ministère du sport, dont le cahier de charge implique la gestion des infrastructures , avait tenté de sauver les meubles. Arguant l’état d’avancement du stade de Yamoussoukro qui disposait d’une pelouse complètement achevée, des vestiaires disponibles et des tribunes achevées, les responsables du sport ivoirien ont déposé une requête d’homologation partielle pour le stade de Yamoussoukro sur la table de la CAF. Que nenni ! Ont répondu les inspecteurs de la Faitière du ballon rond africain. Pis, l’instance fédérale du football continental a enjoint le pays à trouver un stade d’accueil aux normes afin de délocaliser les deux prochaines rencontres des éléphants.
Le Bénin à la rescousse , mais des questions restent en suspens
Dans la foulée des tractations, le Bénin a donné carte blanche à la demande de la Côte d’Ivoire en mettant le stade Mathieu Kerekou de Cotonou à disposition. En effet, cet épisode marqué par la non-homologation du stade de Yamoussoukro, a des allures d’un camouflet pour les instances en charges du sport. A la loupe, cette affaire suscite deux interrogations, à minima. La CAF accorde-t-elle réellement des homologations partielles ? Au cas où la faitière du ballon rond accorderait ces dérogations spéciales, pourquoi le pays n’a nullement vérifié que les exigences minimales dans ce cas de figure soient respectées par le stade avant d’enclencher le processus ? De fait, les autorités du sport semblent avoir été mis devant le fait accompli après la décision de la CAF. Ce qui sous-entend qu’elles ignoraient les baromètres et autres outils de jauge pour accorder une homologation présumée partielle.
Symptomatique
Véritable arbre qui cache la forêt, cette carence de stade respectant les conditions minimales de la CAF souligne les lacunes de la politique de construction, de gestion et de suivi des infrastructures sportives ivoiriennes. Une rectification du tir lors des travaux en cours sur les différents stades censés accueillir la CAN 2023 pourrait tourner cette sombre page de l’histoire du football ivoirien. Prévu de Juin à Juillet 2023, cette 34è édition de la Coupe d’Afrique des nations initialement prévue en 2021 a été accordé à la Côte D’Ivoire depuis le 20 septembre 2014. Parallèlement à cette compétition, des travaux sont en cours de réalisation à Korhogo, Bouaké, San Pedro, Yamoussoukro et Abidjan.
« Malgré quelques perturbations liées à la pandémie à Coronavirus covid 19, le timing actualisé nous permet d’affirmer que nous serons prêts et livré en 2022, soit six (6) mois avant la compétition prévue en Juin-Juillet 2023 », souligne le ministère des sports.