Rapport du MIDH sur L’Ecole Ivoirienne : « Plus du tiers des nouveaux collégiens ne savent ni lire ni écrire »
Près de 6 784 062 élèves dont 3 241 680 filles reprendront le chemin de l’école , ce lundi 13 septembre . En toile de fond de cette rentrée scolaire ,les révélations d’un rapport édité par le Mouvement ivoirien pour les droits humains . Établi de concert avec le Global initiative for economic social and cultural rights et le Réseau de recherche francophone sur la privatisation de l’éducation , cette étude met en selle « l’impact de la privatisation et de la marchandisation de l’éducation sur le droit à l’éducation ».
Le constat est amer pour l’éducation nationale . A en croire ce rapport , la privatisation à outrance de l’école aurait fragilisé le niveau des apprenants. En effet , 2,5 millions d’élèves soit 37% de l’effectif national fréquentent les 3300 écoles privées existantes en Côte D’Ivoire. Pierre d’achoppement : les normes pédagogiques requises par le Ministère de l’éducation sont foulées au pieds et les enseignants sont sous-payés. L’un mis dans l’autre , la formation des élèves dans ces écoles est galvaudée.
» Le salaire minimum des enseignants du privé n’a pas été revalorisé depuis 26 ans. Ces enseignants travaillent par ailleurs avec de faibles moyens. Résultat : plus du tiers des élèves de Côte d’Ivoire débutent leur scolarité dans le secondaire sans savoir ni lire ni écrire » , souligne RFI relativement au rapport
Dans l’antichambre de cette information , le rapport jette le discrédit sur les desseins des acteurs du système éducatif .
« Au terme de notre étude, nous pouvons affirmer sans ambages que l’école est devenue, aujourd’hui, une marchandise qui permet à certains acteurs de notre système scolaire de s’enrichir. Ceci relègue au second plan la notion d’éducation et de formation de nos enfants. » , martèle l’étude
Et le président du MIDH , Drissa Bamba , de taper du poing sur la table .
« Il y a trop d’acteurs privés dans l’éducation, explique Drissa Bamba, le président du MIDH. Pour s’en convaincre, il faut regarder le ratio d’établissements publics et d’établissements privés dans les différentes localités. » , note t-il
Après le rapport PASEC qui dénonçait des carences dans le système éducatif ivoirien , cette étude vient amplifier l’écho de la sonnette d’alarme d’une école ivoirienne en plein decrescendo.