Quinze personnes tuées en RDC par des militaires dans l’est du pays
Deux militaires congolais ont tiré sur plusieurs civils le jour de Pâques et le lundi de Pâques dans la région de l’Ituri et du Sud-Kivu de la RDC.
Trois provinces en République Démocratique du Congo (RDC), à savoir l’Ituri, le Sud-Kivu et le Nord-Kivu, sont en proie à des violences par des groupes armés depuis 25 ans. En état de siège depuis mai 2021, ces trois provinces font face à des attaques de milices, rebelles ougandais ou Tutsi. Durant ces deux jours, des tueries ont eu lieu dans ces provinces impliquant deux militaires de la RDC dans la région.
En effet, dimanche 17 et lundi 18 avril, jour de Pâques et le lendemain, des morts ont été enregistrés. Premièrement, un militaire, manifestement ivre, a d’abord tué le garde du corps d’un colonel, le colonel lui-même, puis cinq civils à Bambu, un village du territoire de Djugu, région qui subit de fréquentes attaques de miliciens, ont indiqué les autorités locales. Le village
s’est réveillé dimanche matin avec des tirs, on pensait à une attaque
, a raconté Claude Mateso, chef du secteur de Walendu Djatsi. Mais, selon lui, il s’agissait d’un soldat, à qui ses collègues avaient retiré la veille au soir son arme parce qu’il était en état d’ivresse et qui était venu la récupérer. Le tireur a fini par être tué par un autre militaire lancé à sa poursuite.
C’est un cas isolé que nous condamnons fermement
, a précisé le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri. Avant d’ajouter :
Nous attendons de connaître les vrais mobiles de cet irresponsable et criminel.
Deuxièmement, un autre soldat a tiré sur des passagers d’une pirogue à moteur (un boat) qui s’apprêtait à naviguer sur le lac Tanganyika, au niveau de Kazimia, en territoire de Fizi (Sud-Kivu), tuant huit personnes et en blessant sept autres, a indiqué Aimé Kawaya Mutipula, l’administrateur du territoire.
Parmi les victimes, toutes civiles, figurent des hommes, des femmes et des enfants. Les raisons pour lesquelles le militaire, qui était lui-même à bord, a fait usage de son arme, ne sont pas connues mais, selon M. Kawaya, il était ‘’en état d’ébriété’’
, indique-t-il.
Bien avant d’être arrêté, le militaire a été ‘’lynché par la population en colère, il vient de rendre l’âme des suites de ses blessures’’, a déclaré dans la soirée le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée dans la région. L’auteur des tirs s’appelait Lukusa Kabamba, a-t-il ajouté. Le coordonnateur de la société civile locale, André Byadunia, avait auparavant indiqué que l’homme était ‘’aux arrêts’’ et demandé aux autorités qu’il soit ‘’jugé et condamné’’.