Procès de Thomas Sankara : Blaise Compaoré , le grand absent du banc des accusés
« Si un coup d’État a lieu contre moi, cela ne peut venir que de Blaise. Il connaît toutes mes habitudes » , avait proféré , l'ancien président burkinabè Thomas Sankara en 1987 . Dans le courant de l'année , précisément le 15 Octobre, il sera mis à mort . Son intime d'antan , Blaise Compaoré prendra les rênes du pays par un coup d'État. Le procès visant à assembler les pièces du puzzle afin d'identifier le commanditaire de l'assassinat s'ouvre ce lundi . Thomas Sankara avait-il vu juste ? Ce lundi marque le début de la quête à la réponse .
33 ans, 11 mois et 27 jours après l’assassinat de Thomas Sankara, l’ancien président du Burkina Faso, criblé de balles le 15 octobre 1987 au Conseil de l’entente de Ouagadougou, le procès visant à élucider les circonstances du crime et à identifier ses commanditaires s’ouvre, ce 11 Octobre 2021. Seuls 12 des quatorze prévenus indexés occuperont le box des accusés du tribunal militaire de Ouagadougou, ce lundi.
Principal accusé, Blaise Compaoré, le successeur du défunt leader de la révolution burkinabè à la présidence du pays, sera aux abonnés absents. Dénonçant ‘’une mise en scène politique et non un procès équitable’’, l’avocat de l’ancien numéro deux du régime du ‘’ Che Guevara africain ‘’ s’est voulu clair. « Le président Compaoré ne se rendra pas devant cette juridiction d’exception. (…) De plus, il bénéficie de l’immunité en tant qu’ancien chef d’État et n’est visé par aucun mandat d’arrêt international, car celui qui a été délivré à son encontre a été annulé par la Cour de cassation du Burkina en avril 2016. » a souligné Pierre-Olivier Sur, son avocat français.
A en croire le tabloïd panafricain, Jeune Afrique, le septuagénaire poussé vers la sortie de la présidence du pays des hommes intègres le 31 octobre 2014, après 27 ans au pouvoir, suite à un soulèvement populaire coince la bulle sur les bords de la lagune Ébrié.
« Visé par un mandat d’arrêt, l’ancien président coule des jours paisibles à Abidjan, où il bénéficie de la protection et de la bienveillance de son vieil ami Alassane Ouattara. Avec son épouse (ivoirienne) Chantal, il réside dans une grande villa du quartier chic de Cocody-Ambassades. Il lui arrive aussi de passer des week-ends dans la station balnéaire huppée d’Assinie ou des vacances à l’étranger, comme au Maroc ou au Sénégal. », souligne le média.
La veuve , Mariam Sankara charge
Au micro de RFI, Mariam Sankara, la veuve du défunt président dénonce une fuite en avant. « C’est regrettable. Parce que, pour avoir été responsable même du pays, il devrait assumer ses actes. Parce que fuir… Là, cela ne résout pas les problèmes. Il va fuir pendant combien de temps ? Il faut qu’il ait le courage d’assumer ses actes et de répondre à la justice burkinabè ! ».
Elle a également embouché la trompette sur l’attitude protectrice du numéro un ivoirien, Alassane Ouattara. « D’abord, le Burkina et la Côte d’Ivoire sont deux pays frères. Je pense que la Côte d’Ivoire, quand même, ne devrait pas recevoir sur son sol quelqu’un qui est recherché par la justice. Faire cela, c’est quand même une manière de favoriser aussi l’impunité des citoyens », a-t-elle annoncé .