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Plusieurs centaines de personnes ont manifesté au Tchad contre la présence française

Des propos hostiles à l’endroit de la France, ont été scandés ce samedi 14 mai à N’Djamena lors d’une manifestation, organisée par la plateforme d’opposition de la société civile Wakit Tamma.

Nous nous réjouissons que les Tchadiens prennent de plus en plus conscience de notre lutte et nous rejoignent

, indique Me Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma.

La France installe des dictateurs sur notre tête. Nous demandons juste que notre peuple soit respecté.

Un fort dispositif des forces de l’ordre encadrait le cortège des manifestants et était aussi déployé dans la ville. Les autorités de la transition avaient d’ailleurs autorisées cette manifestation.

En brûlant au moins deux drapeaux de l’ancienne puissance coloniale et vandalisé plusieurs stations service Total, « symbole » de la France, arrachant des pompes et emportant certains produits exposés, des manifestants protestent contre la présence française sur le territoire et dénoncer le soutien de Paris à l’actuel président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis la mort de son père en février 2021.

Lors de la marche samedi, plusieurs élèves et collégiens sur des motos ont rejoint les manifestants entonnant en chœur

La France dehors

et

La France, dégage !.

 

Je manifeste parce que la France veut encore nous imposer le système Deby

, a lancé un jeune lycéen bandeau blanc sur la tête.

Si nous continuons à souffrir aujourd’hui depuis l’indépendance, c’est par la faute de la France qui nous empêche d’être réellement indépendants

, renchérit Idriss Moussa, un enseignant arabophone.

Cependant, en juin 2021, le Chef de l’État tchadien a envisagé une prolongation de la transition et annoncé, le 1er mai, le report du dialogue national, à la demande du Qatar, médiateur d’un « pré-dialogue » qui piétine depuis deux mois à Doha entre la junte et les innombrables groupes rebelles. La présidence française avait réagi en se disant « attachée » à un dialogue dans les « meilleurs délais possibles », puis en proposant quelques jours plus tard l’aide de la France. Le 6 avril dernier, la plateforme d’opposition Wakit Tamma avait annoncé la suspension de ses pourparlers avec la junte en dénonçant notamment « une communauté internationale qui s’obstine à soutenir vaille que vaille un régime illégal et illégitime ».

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