Les impactés des déguerpissements incapables d’honorer la scolarisation de leurs enfants
De nombreuses familles touchées par les déguerpissements à Abidjan se retrouvent sans moyens financiers pour affronter la rentrée scolaire budgetivore
C’est la rentrée scolaire en Côte d’Ivoire, mais les récentes opérations de déguerpissement menées par les autorités ivoiriennes dans plusieurs quartiers d’Abidjan ont eu de lourdes répercussions sur la scolarisation de certains enfants. En effet, après la destruction de leurs quartiers, de nombreuses familles peinent à inscrire leurs rejetons dans les écoles, faute de moyens financiers.
Des écoles détruites et des familles démunies…
Selon le collectif des déplacés, dix écoles privées confessionnelles ont été détruites lors du déguerpissement dans le quartier de l’Abattoir en juin 2024. De plus, de nombreuses familles ont perdu leurs revenus avec la destruction de leurs maisons et commerces, les empêchant d’honorer les frais de scolarité de leurs enfants dans un contexte tendu de la cherté de la vie.
Des cas servent toujours d’exemple…
Parmi les nombreux sinistrés, figure Alassane Tarnagda, frigoriste dont l’atelier a été détruit. Il n’a plus les 250 000 francs CFA nécessaires pour inscrire son fils en seconde dans un lycée technique, selon le reportage de RFI.
Beaucoup d’autres parents se retrouvent dans l’impossibilité d’envoyer leurs enfants à l’école, à l’instant d’Aboubakar qui a perdu son élevage de moutons et ne peut pas payer les 60 000 francs CFA requis dans les écoles primaires privées d’Adjahui.
Des conséquences à long terme sur l’éducation
L’ONG Amnesty International s’alarme des conséquences potentielles du programme de lutte contre le désordre urbain sur l’éducation des enfants déguerpis en Côte d’Ivoire. Impuissants, les parents ne peuvent que voir leurs enfants rester à la maison, déplore l’organisation.
Toutefois, le gouvernement conscient de cette situation précaire a promis une aide au relogement de 250 000 francs CFA aux familles déguerpies en mars 2024. Début septembre, le président Ouattara a demandé d’anticiper le soutien aux populations touchées. Mais trois mois après les déguerpissements, de nombreuses familles attendent toujours d’être relogées et indemnisées.
Sans un soutien urgent des autorités, les déguerpissements risquent d’avoir des conséquences à long terme sur l’éducation et l’avenir des enfants des quartiers touchés d’Abidjan.
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