France : Pourquoi Nicolas Sarkozy a t-il été condamné ?
Un an de prison ferme : tel est le verdict énoncé à l’encontre de l’ancien président Français , Nicolas Sarkozy . L’ex locataire de l’Elysée a été reconnu coupable de financement illégal de sa campagne de 2012, dans l’affaire Bygmalion. Ce verdict du tribunal correctionnel de Paris sera aménagé en détention à domicile sous surveillance électronique. Aux abonnés absents du box des accusés , Nicolas Sarkozy a demandé à son avocat , Thierry Herzog de faire appel. Le navire Sarkozy qui a juridiquement coulé , ce jeudi , a entrainé dans son naufrage onze prévenus . Ils ont été condamnés à des peines allant entre 4 et 2 ans de prison et à des amendes conséquentes.
Condamnation de Sarkozy : les dates clés d’un serpent de mer judiciaire
En toile de fond de cette sentence , figure le cahier de dépense de Nicolas Sarkozy à la campagne présidentielle de 2012. Président sortant par ailleurs candidat à sa propre succession, Nicolas Sarkozy sort le grand jeu pour remonter au hit-parade des sondages . Au bilan comptable , la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) ,estime que le candidat sortant aurait outrepassé les 22,509 millions d’euros ( le montant limite pour les campagnes présidentielles au second tour en 2012). Les médias en feront leurs choux gras , apportant de l’eau au moulin du CNCCFP . Dans la foulée , une enquête préliminaire est ouverte , le 5 mars 2014. Une enquête qui débouche sur l’ouverture d’une information judiciaire. Suite logique de l’épisode judiciaire : Nicolas Sarkozy est mis en examen, le 16 février 2016 pour « financement illégal de campagne électorale ». En dépit des recours , la Cour de cassation confirme définitivement, le 1er octobre 2019, le renvoi en procès de Nicolas Sarkozy pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012. La réquisition du parquet à l’endroit de l’ancien président se chiffre à une peine d’un an de prison dont six mois avec sursis et 3 750 euros d’amende.
Le verdict tombe
Premier point final de ce serpent de mer judiciaire : la présidente de la 11e Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris, Caroline Viguier annonce, ce jeudi , la condamnation de l’ancien chef de l’État pour un an de prison ferme. L’autorité judiciaire estime que l’ancien patron de l’Elysée a délibérément ignoré le « risque de dépassement » en poursuivant « l’organisation de meetings ». A la barre, le parquet a indiqué dans son réquisitoire que Nicolas Sarkozy a été un « candidat désinvolte », demandant « un meeting par jour », des « shows à l’américaine » indépendamment du plafond. « Ce n’était pas sa première campagne, il avait une expérience de candidat », a martelé, la présidente du tribunal. Corrélée à la condamnation à trois ans de prison dont un ferme-, pour corruption et trafic d’influence, dans une affaire dite « des écoutes », cette seconde condamnation a des allures d’épées de Damoclès sur la tête de l’ancien président. Les appels introduits auront-ils l’effet escompté ? Le voile demeure épais .