Deux ans de transition fixées finalement par la junte au Mali
Le chef de la junte au Mali, le Colonel Assimi Goïta, a paraphé un décret hier lundi 06 juin. Lu à la télévision d'État, ce décret stipule la durée de la transition à 24 mois au Mali à compter du 26 mars 2022.
La junte malienne a pris une décision hier lundi 06 juin après le sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le week-end au Ghana. Avant un prochain rendez-vous en juillet de la CEDEAO pour plancher sur d’éventuelles sanctions contre le pays, les autorités militaires ont pris le taureau par les cornes. Par la voix du chef de la junte au pouvoir, le Colonel Assimi GoÏta, un décret a été signé pour fixer la transition à deux ans jusqu’à mars 2024 avant de rendre le pouvoir aux civils. Plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire, politique et humanitaire profonde, le pays était sommé de proposer un calendrier par la CEDEAO.
La junte au Mali rompt les accords de défense avec la France et l’Europe
En outre, la CEDEAO a imposé le 9 janvier dernier au Mali de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières avec pour objectif de forcer la junte à présenter un calendrier « acceptable » de retour des civils au pouvoir. En mars dernier également, l’organisation sous-régionale avait notamment demandé aux autorités de transition d’adhérer au calendrier de 12 à 16 mois de transition recommandé.
Assimi Goïta invité au Ghana au sommet extraordinaire de la CEDEAO
Toutefois, les colonels qui ont pris par la force en août 2020 la direction de ce pays se sont dédits de leur engagement initial à céder la place à des civils après des élections programmées en février dernier. En début d’année, ils projetaient même de gouverner jusqu’à cinq années supplémentaires. À l’approche du sommet de samedi, la poursuite du dialogue entre la CEDEAO et la junte avait suscité au Mali un certain espoir dans la levée des sanctions.
