Québec : Sai Anvo, un infirmier ivoirien au Québec lance un appel à l’aide
Québec a décidé de mettre fin à son programme de recrutement d'infirmiers en Afrique, à l'exception de la Tunisie, en raison de préoccupations éthiques liées à l'impact sur les systèmes de santé vulnérables dans des pays comme le Cameroun et la Côte d'Ivoire, où les pénuries de personnel sont critiques.
Le Québec a mis fin à son recrutement d’infirmiers dans plusieurs pays africains, notamment le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Maroc, en raison de considérations éthiques. Cette décision intervient après que le Québec ait recruté environ 1 000 infirmiers d’Afrique au cours des deux dernières années, en particulier dans ces trois nations, dans le cadre d’un programme de 65 millions de dollars visant à pallier les pénuries de main-d’œuvre.
Pressions internationales et recrutement éthique…
Le changement de politique fait suite aux critiques internationales et aux préoccupations soulevées par des organisations telles que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) concernant l’impact du recrutement de personnel de santé dans des pays dont les systèmes de santé sont déjà vulnérables. L’OMS avait précédemment dressé une liste de 55 pays confrontés à des pénuries critiques de personnel de santé, exhortant les nations occidentales à protéger ces systèmes fragiles. Par exemple, le Cameroun ne compte que 1,9 infirmier pour 10 000 habitants, contre près de 100 pour 10 000 au Québec. Lisa Little, première vice-présidente du Conseil international des infirmières, a salué la décision du Québec de cesser le recrutement dans des pays comme le Cameroun. Elle a souligné l’importance pour les pays de devenir autonomes et de ne pas recruter dans la liste des pays à protéger de l’OMS, qui comprend 37 nations africaines.
La stratégie de recrutement du Québec se concentre désormais sur les pays où les gouvernements ont autorisé des actions de recrutement, la Tunisie étant le seul pays africain encore inclus dans le programme. Le gouvernement vise à recruter 235 candidats supplémentaires à l’étranger. L’Ambassade du Royaume du Maroc au Canada s’est dite satisfaite de la décision du Québec, soulignant que le Maroc est confronté à des pénuries de personnel médical et infirmier, ce qui a un impact sur le fonctionnement des établissements de santé et sur la vie de milliers de personnes.
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Défis rencontrés par les infirmiers recrutés…
Malgré les efforts déployés pour recruter à l’international, certains infirmiers recrutés par le Québec ont rencontré d’importants défis. Sai Anvo, un infirmier ivoirien recruté pour renforcer le réseau de la santé, a partagé son expérience pénible. Anvo, qui a suivi une formation au Cégep de la Gaspésie et des Îles, s’est senti mis à l’écart après avoir quitté un poste stable en Côte d’Ivoire. Il a eu du mal à s’adapter à l’accent local, ce qui a entraîné des difficultés pendant sa formation et a contribué à son exclusion du programme.
Après avoir été exclu du programme à l’été 2024, Anvo a été confronté à de graves difficultés financières, dépendant des banques alimentaires et luttant pour subvenir aux besoins de sa famille. Bien qu’il ait ensuite eu la possibilité de rejoindre une cohorte de réintégration au Cégep de Bois-de-Boulogne, il continue de faire face à des défis et s’inquiète de la survie de sa famille. Bien qu’il ait réussi la partie théorique de sa formation, Anvo a échoué à son stage et attend maintenant un verdict final concernant son avenir dans le programme.
Il se sent trahi, affirmant qu’il n’a pas été pleinement informé des conditions de haute pression du programme. Bien que les étudiants qui échouent au programme puissent être employés comme préposés aux bénéficiaires, le CISSS de la Gaspésie a refusé d’embaucher Anvo qui crie maintenant à l’aide.
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