Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont récemment exprimé leur intention de se retirer du franc CFA, une monnaie commune utilisée dans huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette décision, annoncée par le chef de la junte nigérienne, Abdourahamane Tiani, lors d’une allocution télévisée le 11 février, marque une étape significative dans la quête de souveraineté économique des nations africaines.
Le général Tiani a souligné que la monnaie est un symbole de l’émancipation vis-à-vis de la colonisation, faisant référence à l’ancienne puissance coloniale, la France. Il a affirmé que les États membres de l’Alliance des États du Sahel disposent d’experts monétaires et qu’ils décideront du moment opportun pour prendre des mesures concrètes. Cette démarche s’inscrit dans un processus plus large de récupération totale de leur souveraineté, où les nations du Sahel refusent de servir de « vache à lait » à des intérêts extérieurs.
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Bien que des détails concrets sur la nouvelle monnaie envisagée n’aient pas encore été divulgués, cette décision soulève des questions cruciales quant à son impact sur l’économie régionale et les relations avec la France. En effet, le franc CFA a longtemps été critiqué pour ses liens étroits avec l’ancienne métropole coloniale et les politiques économiques qui ont parfois été perçues comme désavantageuses pour les pays africains.
Cette initiative survient dans un contexte de tensions politiques au sein de la région, avec des coups d’État militaires survenus au Mali, au Niger et au Burkina Faso. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fermement condamné ces événements et a imposé des sanctions économiques, mettant ainsi une pression supplémentaire sur ces pays.
Il reste à voir comment cette décision affectera les relations entre les pays du Sahel et la France, ainsi que l’impact économique de la transition vers une nouvelle monnaie. Cependant, cette étape témoigne de la volonté des nations africaines de prendre en main leur destin économique et politique, marquant ainsi un tournant dans l’histoire de la région.
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