La rétrocession de la base militaire de Port-Bouët ne signifie pas la fin de la coopération militaire entre la France et la Côte d’Ivoire
La France restituera le 20 février 2025 la base militaire de Port-Bouët à la Côte d'Ivoire, qui sera rebaptisée Camp Thomas d'Aquin Ouattara, marquant ainsi un tournant dans leur coopération militaire après deux ans de discussions.
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Dans un geste symbolique marquant un tournant dans la coopération militaire, la France restituera officiellement la base militaire de Port-Bouët aux autorités ivoiriennes lors d’une cérémonie qui se déroulera le 20 février 2025.
Ce camp, précédemment occupé par le 43e bataillon d’infanterie de marine (BIMA), a été rebaptisé Camp Thomas d’Aquin Ouattara, en l’honneur du premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne.
La cérémonie de rétrocession se tiendra en présence des ministres de la Défense des deux pays, Téné Birahima Ouattara pour la Côte d’Ivoire et Sébastien Lecornu pour la France. Cet événement marquera l’aboutissement de deux années de discussions entre Paris et Yamoussoukro, signalant une nouvelle phase dans la relation militaire entre la France et son allié ouest-africain.
Le transfert de cette base s’inscrit dans une stratégie plus large de la France visant à redéfinir sa présence militaire en Afrique, en privilégiant un profil moins visible et un engagement qui s’aligne sur les besoins des États partenaires. Cette décision fait suite à des ajustements similaires dans d’autres pays africains, notamment la fermeture ou la rétrocession de bases militaires françaises au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad.
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Bien que le gouvernement ivoirien soit prêt à gérer le site, un contingent de 80 soldats français restera sur place pour poursuivre les missions de formation et de soutien. La rétrocession des 230 hectares du camp permettra également à la Côte d’Ivoire de former davantage de troupes sur place, sans avoir à envoyer son personnel en Europe. De plus, début janvier, une académie militaire pour les systèmes d’information et de communication (AMSIC) a été établie sur cette base. Actuellement, une douzaine de lieutenants provenant de sept pays africains francophones reçoivent une formation dispensée par un instructeur français.
La nouvelle approche de coopération militaire se concentrera sur la formation et l’échange d’expertise. Le 43e BIMA, composé de centaines de soldats spécialisés dans la logistique, le renseignement et le soutien opérationnel, a joué un rôle crucial dans le renforcement des capacités des forces ivoiriennes.
Malgré l’évolution des relations avec la France, la Côte d’Ivoire demeure un allié clé en Afrique de l’Ouest. Environ 1 000 soldats étaient déployés au sein du 43e BIMA, notamment dans la lutte contre les groupes jihadistes qui frappent régulièrement la région du Sahel et le nord de certains pays du Golfe de Guinée.
Alors que la Côte d’Ivoire prend le contrôle total du camp de Port-Bouët et de son infrastructure militaire, le pays est appelé à renforcer son développement militaire. Cette réorganisation marque un tournant dans les relations militaires entre la France et l’Afrique de l’Ouest, reflétant le désir des pays africains d’acquérir plus d’autonomie tout en maintenant des partenariats stratégiques avec leurs alliés historiques.
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