Des militaires indisciplinés des FARDC et des volontaires ont pillé et commis des exactions à Kabare en RDC
La situation au Sud-Kivu est très instable, avec des tensions exacerbées par des actes de violence et de pillage attribués à des militaires des FARDC, tandis que Bukavu se prépare à une éventuelle attaque du M23 et que l'ONU craint une escalade régionale du conflit
La province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), est le théâtre de vives tensions exacerbées par des actes de violence et de pillage attribués à des militaires incontrôlés. Kavumu, Miti, Murhesa et Kabamba ont été particulièrement touchés, plongeant les populations locales dans la panique.
Nuit de terreur et réactions locales
Dans la nuit de vendredi à samedi, des coups de feu ont retenti, signalant le début d’une vague de vols et d’intimidations. Barthélémy Mwambusa, de la société civile du territoire de Kabare, a rapporté que des affrontements ont éclaté lorsque des soldats ont tenté de maîtriser leurs collègues indisciplinés, intensifiant le chaos. Les habitants des villages affectés ont adressé un mémorandum au gouverneur de province, exigeant le retrait des militaires sous 48 heures.
Réaction militaire et mesures annoncées
L’armée a reconnu des actes d’indiscipline et a annoncé l’ouverture imminente d’un procès public pour juger les militaires impliqués. Le major Nestor Mavudisa, porte-parole de la 3ᵉ zone de défense, a exprimé sa consternation face à ces actes barbares et a assuré que des mesures avaient été prises pour traduire les auteurs en justice.
Contexte régional et craintes d’escalade
Ces événements surviennent alors que Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, se prépare à une éventuelle attaque du M23 et de ses alliés rwandais. L’ONU craint une escalade du conflit, avec des conséquences désastreuses pour les populations de l’est de la RDC et au-delà. Volker Türk, chef des droits de l’homme de l’ONU, a fait part de préoccupations concernant de multiples allégations de viol, de viol collectif et d’esclavage sexuel dans les zones de combat.
Efforts diplomatiques en cours…
Le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame doivent se rencontrer à Dar es Salam pour discuter de la crise. Parallèlement, l’EAC et la SADC ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, et les chefs des forces de défense des deux organisations doivent se réunir pour discuter de sa mise en œuvre.
Aide humanitaire et protection des civils…
Me Nene Bintu, présidente de la société civile du Sud-Kivu, souligne l’urgence d’aider les populations fuyant les combats. La situation humanitaire est alarmante, avec un grand nombre de personnes déplacées et de réfugiés enregistrés dans les pays voisins.
Appel au calme et à la discipline…
Le lieutenant général Pacifique Masunzu a fermement condamné les actes d’indiscipline et a souligné que de telles actions ne seraient pas tolérées au sein des forces armées.
