Le tribunal d’Abidjan-Plateau a récemment été le théâtre d’une affaire troublante qui met en lumière les dangers de l’exploitation spirituelle. Sali, une jeune femme d’une vingtaine d’années, a dénoncé son marabout, Karamoko, âgé de 41 ans et père de cinq enfants, pour harcèlement sexuel et moral.
Tout a commencé lorsque Sali, inquiète après avoir consulté Karamoko, a été alertée qu’un malheur menaçait sa vie. Dans un moment de peur, elle a accepté de payer 15 000 francs CFA pour annuler ce mauvais sort. Cependant, la situation a rapidement dégénéré. Selon Sali, Karamoko lui aurait exigé une relation sexuelle, arguant que cela était essentiel pour le succès du rituel. Il aurait même proposé d’appliquer une potion sur son corps en la mélangeant à du beurre de karité, une proposition qu’elle a fermement rejetée.
Face à ses menaces, Sali a décidé de se confier à son aîné, qui s’est rendu chez le marabout pour le confronter. En représailles, Karamoko se serait déplacé chez elle pour « régler des comptes », ce qui a poussé Sali à porter plainte.
Lors de son audition, Karamoko a rejeté les accusations, affirmant que Sali l’avait consulté pour des problèmes de santé et qu’il avait préparé un médicament traditionnel pour elle. Il insiste sur le fait qu’il n’a jamais demandé de relations sexuelles et que sa visite chez Sali était motivée par des menaces reçues de la part de son aîné.
Le juge a décidé de renvoyer l’affaire à une date ultérieure afin d’entendre des témoins. Cette affaire soulève des questions cruciales sur l’exploitation de la vulnérabilité des clients par certains praticiens spirituels et met en exergue les dangers auxquels sont confrontées les personnes en quête d’aide dans des situations délicates. L’issue du procès reste à suivre avec attention.
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