Charles Blé Goudé se prononce sur les différentes « exclusions » politiques des figures importantes de l’opposition ivoirienne pour les élections présidentielles de 2025
Charles Blé Goudé a dénoncé l'exclusion politique de figures de l'opposition ivoirienne de la présidentielle de 2025, la qualifiant de manœuvre du pouvoir en place et de menace pour la stabilité du pays.
![Charles Blé Goudé porte plainte à la PLCC](/wp-content/uploads/2024/08/jad20230406-ass-civ-itw-charles-ble-goude-1-1-780x470.jpg)
Dans une récente interview accordée à Jeune Afrique, Charles Blé Goudé, président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), s’est exprimé sur l’exclusion de figures clés de l’opposition de la prochaine course à la présidentielle de 2025, un sujet qui intensifie les discussions politiques à l’approche de l’élection.
Une exclusion politique litigieuse
Plusieurs personnalités éminentes, dont Charles Blé Goudé lui-même, ainsi que Laurent Gbagbo et l’ancien Premier ministre Guillaume Soro, sont actuellement absentes de la liste électorale en raison de leurs démêlés judiciaires en cours. Ces circonstances les rendent inéligibles à la candidature, les écartant de facto de la course à la présidence malgré leurs appels répétés aux autorités.
Blé Goudé, revenant sur sa situation, a déclaré :
J’ai été condamné à 20 ans de prison en décembre 2019, une condamnation par contumace que je considère comme politique.
Il a en outre contesté le bien-fondé de son exclusion, soulignant la contradiction entre sa condamnation en Côte d’Ivoire et son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations liées à la crise post-électorale de 2010-2011.
C’est d’autant plus contestable que j’ai été acquitté par la Cour pénale internationale pour les mêmes faits liés à la crise post-électorale de 2010-2011. Et c’est ce qui m’empêche aujourd’hui d’être inscrit sur la liste électorale
a-t-il affirmé.
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Appels à l’amnistie restés sans réponse
Blé Goudé a révélé que de nombreuses tentatives pour obtenir une amnistie sont restées jusqu’à présent infructueuses :
Rencontres avec les autorités, courriers officiels, appels publics… J’ai multiplié les initiatives. J’ai également saisi les institutions internationales, en particulier le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève et l’Union européenne
a-t-il expliqué.
Un défi aux autorités
Blé Goudé a critiqué ce qu’il perçoit comme une stratégie hypocrite de la part du pouvoir en place, qu’il accuse d’utiliser des prétextes judiciaires pour immobiliser politiquement ses adversaires :
On ne peut pas se cacher derrière un prétexte judiciaire pour menotter politiquement des adversaires
a-t-il déclaré, tout en mettant en garde contre les risques que de telles exclusions politiques font peser sur la stabilité du pays :
Notre pays a déjà payé le prix fort de l’exclusion politique. Notre rôle est de nous structurer, de nous préparer et d’aller à la rencontre des Ivoiriens pour présenter notre projet. La politique doit répondre aux besoins essentiels des populations
a-t-il conclu.
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