Burkina Faso : Le retour de la peine de mort.
Ibrahim Traoré, actuel chef de la transition burkinabè donne son approbation pour le retour de la peine capitale dans son pays.
Le Burkina Faso s’apprête à faire volte-face sur la question épineuse de la peine capitale. Le régime militaire, sous l’égide du capitaine Ibrahim Traoré, envisage de réintroduire cette sanction ultime dans le code pénal, balayant d’un revers de main l’abolition instaurée en 2018.
Cette décision, annoncée par le ministre de la Justice Rodrigue Bayala, suscite un véritable séisme dans le paysage juridique burkinabè. Le projet, encore au stade embryonnaire, devra franchir l’écueil de l’Assemblée législative de transition pour voir le jour.
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Ce revirement spectaculaire s’inscrit dans un contexte régional tumultueux. Amnesty International tire la sonnette d’alarme, pointant du doigt une recrudescence alarmante des condamnations à mort en Afrique subsaharienne. Les chiffres sont éloquents : les exécutions ont plus que triplé et les sentences capitales ont bondi de 66% en 2023.
Paradoxalement, cette tendance macabre contraste avec un mouvement abolitionniste qui gagne du terrain sur le continent. Pas moins de 24 nations subsahariennes ont banni la peine de mort pour tous les crimes, tandis que le Kenya et le Zimbabwe planchent sur des projets de loi similaires.
Le Burkina Faso, qui n’a pas connu d’exécution depuis 1988, risque ainsi de faire figure de mouton noir dans ce concert abolitionniste. Cette volte-face soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre justice punitive et respect des droits humains dans un pays en proie à l’instabilité.