Alpha Condé et plusieurs autres personnalités guinéennes poursuivis par la junte
L’ancien Président guinéen, Alpha Condé est libre de tout mouvement depuis son retour au pays après une consultation médicale aux Émirats arabes unis. Toutefois, une enquête judiciaire est ouverte contre lui et plusieurs autres personnalités sous son mandant.
L’ancien Président guinéen, Alpha Condé, est resté au pouvoir plus d’une décennie. Renversé par un putsch dirigé par le Colonel Mamady Doumbouya, le Président Condé avait été gardé prisonnier par les militaires. Finalement libéré en janvier dernier, il a été autorisé à se rendre aux Émirats arabes unis pour être soigné. Il est rentré en Guinée la mi-avril où la junte assure qu’il est libre de ses mouvements.
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Mais, selon un communiqué du parquet de Dixinn (banlieue de Conakry), daté du 06 mai dernier et reçu aujourd’hui jeudi 12 mai par l’AFP, l’ex-Chef d’Etat guinéen et plusieurs autres personnalités sont visés par une information judiciaire. Une enquête a été ouverte pour des faits présumés notamment de meurtre, assassinat et complicité, enlèvements et séquestrations, acte de torture, viols et agressions sexuelles, coups et blessures volontaires, actes de pillage « commis » en Guinée lors de la période du référendum et des législatives de mars 2020 et lors de la présidentielle d’octobre de la même année.
Par ailleurs, l’enquête judiciaire vise également le dernier Premier-ministre d’Alpha Condé, Ibrahima Kassory Fofana, son ancien Ministre de la Défense Mohamed Diane, ainsi que « plusieurs autres » personnalités, ajoute le communiqué sans plus de précisions sur leur identité. Le 4 mai dernier, le procureur général de la République de Guinée avait demandé au procureur de Dixinn d’engager « sans délai » ces poursuites. Le procureur général a agi suite à l’action engagée en janvier 2022 par le Front national de défense de la Constitution (FNDC), un collectif qui a mené pendant des mois à partir d’octobre 2019 la contestation contre un troisième mandat d’Alpha Condé. La répression de ces protestations, souvent brutale dans ce pays coutumier des violences politiques, a fait des dizaines de morts, quasiment tous civils.