Les enseignants-chercheurs et chercheurs en grève à compter du 20 mars en Côte d’Ivoire. Les raisons
Grève imminente des enseignants-chercheurs et chercheurs en Côte d'Ivoire, les revendications dans les lignes qui suivent.
Les Enseignants-chercheurs et Chercheurs de Côte d’Ivoire, membres du Syndicat Autonome pour Garantir l’Epanouissement des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs (SAGEC), ont annoncé aujourd’hui leur intention d’observer un arrêt de travail de 72 heures à partir du mercredi 20 mars 2024.
Cette décision fait suite à une série d’irrégularités et de dysfonctionnements qui ont entravé leur statut et leurs conditions de travail. Lors d’une conférence de presse tenue à l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan-Cocody, le Docteur Koba Louis Marius, Secrétaire Général National du SAGEC, a déclaré :
Il n’est pas normal qu’en tant qu’Enseignants-chercheurs, nous soyons traités de cette façon. Nous ne pouvons pas accepter de continuer à être payés à des dates qui ne sont pas les bonnes. Pour le mois de décembre, plus de 2000 Enseignants-chercheurs n’ont pas perçu leur salaire. Cela veut dire que pour la majorité, ils ont passé les fêtes de fin d’année sans salaire, sans prime de recherche qui normalement est trimestrielle.
L’argent est le nerf de la guerre…
Les griefs des membres du SAGEC sont variés, allant des retards dans le paiement des salaires aux arriérés des primes de recherche, en passant par les difficultés liées aux rappels des avancements au niveau du CAMES.
Le Dr Marius a souligné que ces problèmes ont eu un impact financier significatif sur les enseignants-chercheurs, avec des arriérés cumulés s’élevant à environ trois milliards de francs CFA à la date du 24 janvier 2024.
De son côté, Dr Dagaud Emery, président du Comité de Réflexion des discussions sectorielles du SAGEC, a dénoncé le manque de transparence quant aux raisons des retards de paiement. Il a stipulé :
On nous parle d’un logiciel qui déconne et qui serait souvent attaqué par des hackers. Pour nous, c’est un mépris et nous ne pouvons plus accepter que cela continue. C’est quand même l’Etat de Côte d’Ivoire et on ne peut pas jouer avec un logiciel qui gère pratiquement tous les fonctionnaires.
En plus des revendications salariales, le SAGEC demande également un statut particulier pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique, ainsi qu’une amélioration des infrastructures académiques, notamment des salles spécialisées de cours et des amphithéâtres numérisés.
Face à l’absence de solutions concrètes de la part des autorités, les Enseignants-chercheurs et Chercheurs de Côte d’Ivoire entendent donc exercer leur droit de grève pour faire entendre leurs voix et obtenir des réponses à leurs légitimes préoccupations.