Crise Mali-Cédéao : voici pourquoi le Colonel Assimi Goïta fait machine arrière
Le chef de la junte malienne au pouvoir, après sa riposte aux sanctions de la Cédéao, a appelé à la reprise du dialogue.
La junte malienne au pouvoir va-t-elle revenir à la table de discussion avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ? On serait tenté de le penser à lire la dernière déclaration du chef de la junte malienne le Colonel Assimi Goïta.
Ripostant aux dures sanctions imposées par les Chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest dimanche dernier, les militaires maliens avaient annoncé des mesures de représailles.
Parmi ces mesures on notait la fermeture de leur espace aérien et le rappel des ambassadeurs du Mali dans les pays de la Cédéao. Mais apparemment les autorités maliennes de transition semblent avoir fait machine arrière.
Afin de donner une chance à la sortie de crise par la reprise du dialogue le président malien a appelé à la reprise du dialogue dans un discours diffusé sur les antennes de la télévision malienne hier lundi.
Pour ce dernier » la lecture des communiqués de la Cédéao et de l’Uemoa donne le sentiment que la complexité de la situation du Mali n’a malheureusement pas été prise en compte. Il est regrettable que les efforts des autorités de la transition aient été ignorés « .
Dans sa courte adresse, qui n’a fait qu’environ 5 minutes, aux populations maliennes mais qui en réalité était adressée à la Cédéao le Colonel Assimi Goïta a précisé que le Mali « reste ouvert au dialogue avec la Cédéao pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et le respect des principes fondamentaux de l’organisation « .
Les raisons d’un tel revirement
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Si les autorités maliennes de transition ont décidé de lancer un appel à la reprise du dialogue cela n’est pas de gaieté de cœur.
Reconnaissant la gravité de la situation que vit leur pays ils reconnaissent là que le Mali ne pourrait se sortir seul des difficultés sécuritaires et sans doute économiques que vivent au quotidien les Maliens.
Car parmi les sanctions imposées au Mali figure le gel des actifs maliens au sein de la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest ainsi que la coupure des aides financières. Et le communiqué sanctionnant la réunion de la Cédéao a précisé que » Ces sanctions seront appliquées immédiatement. «
Selon monsieur Ibrahim kane, chargé de programme à Open Society Initiative for West Africa (Osiwa) et spécialiste des questions politiques en Afrique de l’Ouest, les autorités maliennes de transition n’ont pas d’autre choix que de retourner à la table de discussion.
Car le bras de fer qu’ils semblent vouloir engager risque de tourner en leur défaveur vu l’enclavement de leur pays.
» Si les mesures économiques font leur effet, les militaires n’auront pas le choix. Il faudra payer les salaires payer les salaires, mener des transactions commerciales et si toutes ces transactions ne seront pas possible, les militaires seront dans une situation difficile.
Ils seront obligés de revenir à de meilleurs sentiments et d’accepter les propositions de la CEDEAO » a-t-il justifié sur la radio BBC.