Le Burkina Faso rapatrie ses élèves de l’EMPT en Côte d’Ivoire. Une polémique se soulève
Le président burkinabè, Ibrahim Traoré n'entretient plus de relations cordiales avec la Côte d'Ivoire. Il fait rapatrier ses élèves de l'EMPT en Côte d'Ivoire
La décision du Burkina Faso de rapatrier l’ensemble de ses enfants de troupe inscrits à l’École Militaire Préparatoire Technique (EMPT) de Bingerville, en Côte d’Ivoire, a suscité des réactions et soulevé des questions quant à la continuité de la coopération militaire entre les deux nations voisines.
Cette mesure unilatérale des autorités burkinabè a interrompu les études de 14 élèves de nationalité burkinabè. Selon certains observateurs, l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré a marqué le début d’une nouvelle ère au Burkina Faso, caractérisée par une dynamique révolutionnaire.
Le régime d’Ibrahim Traoré semble vouloir inculquer une éducation spécifique aux futurs cadres burkinabè. Cette décision est perçue comme étant motivée par des considérations idéologiques, et certains estiment que la Côte d’Ivoire, en raison de son histoire coloniale, exerce une certaine influence sur le Burkina Faso.
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Léon Séka, doctorant en science politique à l’Université Félix Houphouët-Boigny, explique :
« Cette décision a été prise pour des raisons idéologiques. Parce qu’un pays comme la Côte d’Ivoire, il faut avoir l’honnêteté de le dire, est sous influence de l’ex-colon.
Jean-Marc Ouédraogo, un homme d’affaires burkinabé vivant entre Abidjan et Ouagadougou, critique également la décision du capitaine Ibrahim Traoré. Il a déclaré :
La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont toujours été des pays frères. Rapatrier ces enfants en pleine année scolaire n’est vraiment pas une bonne idée. Parmi ces enfants, certains sont parmi les meilleurs de l’EMPT, cette école d’excellence.
Il ajoute avec véhémence.
Même Thomas Sankara, qui entretenait des relations tumultueuses avec Houphouët-Boigny, n’a pas rapatrié des Burkinabè en formation en Côte d’Ivoire. Ibrahim Traoré est allé trop loin.
Cette décision de rapatriement survient après l’incident impliquant deux gendarmes ivoiriens qui se sont retrouvés au Burkina Faso lors d’une mission à Doropo en septembre dernier. Ils ont été arrêtés de l’autre côté de la frontière et demeurent détenus à Ouagadougou.
Cependant, les relations militaires entre les deux pays voisins semblent rester solides, comme en témoigne un don important de la Côte d’Ivoire au Burkina Faso en mars 2023, comprenant des armes, des munitions et des véhicules militaires d’une valeur de 2,3 milliards de francs CFA.
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